Mon frère avait convaincu mes parents de nous équiper. Enfin ! Mais il avait déjà des chaussures et moi seul, donc, un budget pour des neuves. J’allais ainsi me retrouver avec des chaussures à « crochets semi-automatiques » et lui conserver celles à lacets. Celles de sa tante Hélène. Made in Suisse en 1940. Du solide ! Il m’assura que les siennes étaient plus confortables pour débuter. Et opportunément maintenant à ma taille ! Il se dévoua pour assumer, lui, l’inconfort des neuves... (180F, une fortune !). Pour les skis le budget théoriquement égal se trouva reparti en 300 pour Olivier et 250 pour moi ! Évidemment, sa paire était à fixations automatiques et la mienne encore à câbles. Plus adaptée pour « mes » chaussures à moi, en cuir, et aux semelles crantées déformées en berceau, incapable de coller à plat sur la planche !

Olivier prenait bien soin de moi et c’est outragé qu’il réagit au courrier de mon père en lui répondant : « Je suis assez déçu que tu m’ai pris pour un égoïste et un profiteur de la naïveté de Laurent... ». Et toujours plein d’attention à mon égard il rajoutera plus loin : « J’aimerais que tu l’engueules fermement sur le choix de son activité qui est PTT (Petits Travaux Tranquilles) ». Mon père ne se fit pas prier. L’un me dégoûtait du ski, l’autre me reprochait de ne pas faire assez de sport ! Mais l’équitation était jugé trop cher (170F), le tennis et le judo inexistant, la voile réservée au plus de 14 ans ! Je ne ferais du cheval, du tennis et du judo qu’un peu plus tard...