Après l’habituel parcours de concentration (3250 kms) deux grandes épreuves de classement s’offraient aux concurrents : Monaco-Vals les bains-Monaco et Monaco-Monaco. Pour Monaco-Vals les bains-Monaco, 1491 kms dont 172 protégés en 7 tronçons chronométrés. C’est par des chiffres qu’on peut le mieux exprimer ce qu’est le rallye de Monte Carlo : 231 engagés, 31 forfaits. Classés : 79. Le fait qu’il y ait eu relativement peu de classés peut s’expliquer par l’absence de neige. En effet, la neige en réduisant les moyennes, donne les mêmes chances aux grosses cylindrées qu’aux petites (le classement étant scratch). La neige n’étant pas là, il a fallu passer les mécaniques à font et... bien des ennuis en ont découlé.

Je parlais plus haut de scratch, c’était en effet pour ce 37e rallye la grande nouveauté : on ne tenait pas compte de la cylindrée, de la grosseur de la voiture, seuls les temps réalisés dans les tronçons chronos (et éventuellement les pénalisations : Cella et Waldegard se sont rendu compte) comptaient pour le classement. Libre cours aux chevaux donc et Porsche était là... 185 CV contre 130 aux Alpines, une centaine aux Lancia et aux Cooper.

D’autre part les pneumatiques étaient de nouveau libres ce qui nous a donné l’occasion à St Agrève de voir de très beaux échantillon de « clous » et de « racing ».

Je crois que nous devons parler plus particulièrement de cette Porsche 911 T, de ce Vic Elford qui ont comblé tout nos désirs. Porsche 911 T, groupe 3 (gd Tou.), classe 2 (plus de 1600 Cm², 185 CV, 50 kg de moins qu’une 911 S). Elle a fait ses premières armes au rallye de Suède en donnant de très bons résultats : 1ère pilotée par Waldegard. Quant à Elford, il fut second l’an dernier uniquement à cause des restrictions de pneus.

Et Larousse... Je vous vois venir... Je ne pense pas qu’il aurait pu gagner ! Second peut-être mais plus surement troisième. Il est évident que cela aurait quand même beaucoup plu à la France en effet, lors de son stupide accident, il était déjà à 20’’4 derrière Elford et comme il réalisait sensiblement les mêmes temps que Vinotier (Alpine aussi) il n’aurait pu rattraper ce temps et aurait sans doute été dépassé par Toivonen (911 T). En effet, Elford et Toivonen réalisèrent des temps splendides dans les derniers tronçons chronos, laissant bien souvent l’Alpine à près de une minute. De toute façon, après la démonstration de Larousse, Piot et Auduret on peut avoir confiance dans le « petite bleue »...

 

Résultats : 1er : Elford-Stone (911 T) ; 2e : Toivonen (911 T) ; 3e : Aaltonen (BMC) ; 4e et 5e : BMC ; 6e : Lancia ; 7e : Alpine ; 8e : Lancia ; 9e : Detsun.

 

(CFD 68/69, page 10, reportage de Patrice Elmer et photos de R. Mayer)