Nous
n’avions pas encore de « Year Book » mais nous avions alors un
journal apériodique qui s’appelait le CFD. En hommage au
train du Vivarais, très certainement, mais ces initiales pouvaient être
utilisées sans limite de créativité quand à leur signification cachée. Une
collection doit bien exister quelque part. Nous en étions déjà au numéro 68,
justement. Les retrouver serait une source bienheureuse pour l’histoire du
collège et de son internat. Le principe même de ce magazine a dû disparaître
peu après puisque pour l’année 71/72, il existe une publication (pdf en
ligne) qui semble bien être dans une forme transitoire entre feu le CFD et le
Year Book formel à venir. Une référence au CFD s’y trouve d’ailleurs page 5,
comme titre d’un article intitulé Considérations Filosophiques Diverses. J’ai
pour ma part conservé deux numéros
le 67, paru fin décembre 67 et
le 68/69 paru sans doute fin mars 68. Si quelqu’un retrouvait le numéro 70,
j’en serais très très heureux ! Lui seul nous ferait un petit bilan in
vivo de mai 68 au collège !
A garder en mémoire les illustres rédacteurs de ces années là, Jean Marc
Schmidt, Yves Rozier, Pierre Fabre, tous partis en juin 67, après avoir produit
les C.F.D. précédents mon arrivée. Quelqu’un les possède-t-il encore ?
Puis Franck Bokanowski, réalisant le 67. Puis la bande des quatre pour le 68-69
: Yolande Detez, Stoly Paschos, Roland Meyer, Pierre Cazeaux. Sans eux,
point de béquilles à nos souvenirs. Et après ? Et qui pour le 70 que je
rage de ne pas avoir ? Et le dernier numéro, ce fut lequel ?
Comments
Samuel Debard m'a retrouvé le numéro 70 du CFD ! Génial. Dès que j'en reçois la copie je le mettrais en ligne.
Il ne reste pluis qu'à retrouver le numéro 71 maintenant...
LaurentPaul Dopff*, qui a fait du cinéma d'animation son métier, a beaucoup collaboré au CFD pendant son séjour au collège. il a travaillé notamment avec Yves Rozier, en 65 ou 66
Je n'ai malheureusement conservé aucun numéro....Je pense que via le net on doit pouvoir arriver à joindre Paul Dopff.
Je fais des recherches...Michel W. M.Wagner
Bonjour tout le monde ! rectification et confirmation, il y a plus de 42 ans déjà, j'ai dessiné dans les numéros CFD du 56 au 62, ce sont du moins les n° que j'ai retrouvés. Peut-être plus mais je ne sais plus. Plusieurs double pages sous forme de chroniques humoristiques et satyriques dessinées de la vie au Collège, puis après avoir quitté le college en juin 65 j'ai envoyé mes dessins au CFD jusqu'à mon entrée aux Bôzars fin 66.
Paul DOPFFPour Laurent, à ma grande surprise j'ai même trouvé quatre numéros en double !!
Paul DOPFF
Bonjour Paul. Content de voir que tu as pris contact. J'aurais du te répondre, mais vraiment beaucoup d'occupation pour cette dernière année professionnelle...
Bonne continuation et à plus Michel W. M.WagnerJuste un petit rappel concernant l'origine des initiales C F D, il s'agit du Chemin de Fer Départemental, autrement dit, la micheline rouge et jaune qui nous amenait jusqu'au Chambon. Comme la vitesse de pointe de cet engin ne devait guère dépasser les 40 km/h, et que le tortillard s'arrêtait à chaque passage à niveau pour laisser la priorité, non seulement aux voitures, mais aussi aux troupeaux de vaches (!), nous l'avions baptisé le Ça File Doucement. Voilà l'origine de ces initiales, reprises pour donner un titre au premier journal interne du collège.
Autre sujet, j'aimerais, ici, partager un extrait de mes "mémoires", concernant le collège.
Monsieur Mayer, un maître d'internat dont je ne dépendais pas, mais auquel je pouvais avoir à faire, car chacun d'entre eux, à tour de rôle, devait surveiller le réfectoire, du petit dèj' au dîner, en passant par le déjeuner et le goûter. Deux de ces repas n'étaient pas servis par les élèves, mais en libre service, le petit dèj' et le goûter. Le réfectoire était ouvert de telle heure à telle heure, et chacun y venait à son gré. Ce monsieur avait la réputation de prendre son rôle très au sérieux, en clair, il lui arrivait de pousser certains coups de gueule, pas nécessairement judicieux, que son accent alsacien, accentué dans ces cas là, ne rendait pas très sympathique. Or un jour, étant de service au goûter, il refusa l'entrée au réfectoire à un gars qui arriva deux minutes après l'heure limite. En soi, ça n'est pas grave, et certainement pas important, car ce genre de figure était quasi quotidien, généralement, on faisait le tour par la cuisine, et lorsque le temps de dépassement n'était pas excessif, le responsable fermait les yeux. Ce jour là, il empêcha l'élève d'entrer par la porte, puis, par la cuisine. Étant à l'intérieur, et ayant assisté à la scène, je l'ai dit, l'alsacien n'était pas silencieux, je finissais mon goûter, et préparais deux tartines beurrées, et bien "confiturées", que je décidais d'amener au camarade à l'extérieur. Le gros (on l'appelait ainsi, le Mayer, parce qu'il était grassouillet) ayant deviné ma combine, commença à gueuler à travers le réfectoire.
...et c'est comme ça que tout a commencé, M'sieu l'juge.....!
--Tu ne sors pas afec ça!!
--Non, je passe par les cuisines....
Des têtes se tournèrent, tant dedans que dehors, les petits rires et les chuchotements de ceux qui attendaient, qu'enfin, un affrontement avec gras-double ait lieu, se firent entendre.
Je pris donc une tartine dans chaque main, et me dirigeais vers l'extérieur, via les cuisines. Arrivé dehors, et prêt à donner sa pitance à mon affamé, bouboule se précipita sur moi et, pourpre de rage:
--Qu'est-ce que je t'ai dit ?!!
Et en me posant si gentiment la question, simultanément, il me donna un coup violent sur le poignet droit, si bien que la tartine alla s'écraser par terre. Ne voulant pas gâcher toute la marchandise, je fis deux petits entrechats en arrière, n'étant pas gaucher, je repositionnais ma tartine rescapée dans ma main droite, et commençais un grand mouvement de balancier, je lâchais la pression...et la tartine...en pleine gueule, avec moult force et précision! Aussitôt, il se précipita sur moi et, avant même que j'ai pu apprécier le résultat de mon lancer, commença à me rouer de coups de poings, que seules les interventions de plusieurs élèves, et du cuistot-costaud, ont pu stopper avant qu'il ne m'éclate le nez! Comme il était tenu à chaque bras par les intervenants, j'ai pu, enfin apprécier l'efficacité et la justesse de mon tir. La confiture, moins à l'étroit que dans son pot, s'étalait, dans sa largeur, de l'oreille droite à l'oreille gauche, et dans sa hauteur, du plastron de son pull au sommet de son crâne, je trouvais même que le rouge de sa colère n'allait pas du tout avec le rouge des groseilles, de très mauvais goût, c'est vrai qu'il n'avait aucun sens artistique. Tiens!, un troisième rouge fît subitement son apparition en venant s'inviter à ce camaïeu, celui du sang, l'étreinte entre la tartine et sa tête avait été si passionnelle, que la croûte du pain lui avait pété la lèvre supérieure.
Le lendemain de cet incident, ça n'est pas à la lèvre supérieure que j'ai pensé en premier lieu, mais à la "mère supérieure", si je peux me permettre ce jeu de mots, en pensant à "Trottinette", la directrice. Elle venait de m'inviter à assister à un conseil de discipline, ce qui pour moi, malgré un passé scolaire plus que chaotique, était une première. Résultat des courses, exclusion de trois jours, avec lettre d'avertissement préalable à une exclusion définitve et, pour cul-de-babouin, une mise à pied de huit jours.
Voilà, un petit souvenir, comme ça, en passant......Salut!
patrick geoffroyJe confirme que le journal était bien le CA FILE DOUCEMENT en hommage à ce moyen de transport ferroviaire entre DUNIERES(changement de train pour ST.ETIENNE)et ST.AGREVE (le Chambon étant entre les deux). Non seulement il y avait cette fameuse micheline jaune et rouge qui grinçait dans tous les tournants Ô combien nombreux. Il ne faut pas oublier la petite locomotive et ses petits wagons (en bois?). Locomotive qui crachait sans pitié une fumée épaisse, bien noire et nauséabonde et qui emplissait les wagons. Nombre d'entre nous doivent s'en souvenir car nous avions des traces noires sur nos vêtements.
Daniel MINOT