Il serait donc nécessaire qu’a chaque représentation, afin d’éviter de tels jugements, un feuillet résumant les idées chères au metteur en scène (son style, sa tendance) soit distribué. Il serait fructueux de présenter un film en référence de ceux que nous devrions avoir vu.

Aussi chacun pourrait participer à une discussion qui devrait, quand elle a lieu, fournir à tous l’occasion de s’exprimer. Car le Ciné Club est aussi un « ring » (c’est d’ailleurs un gymnase !...) où on se bagarre, pour émettre son avis, tout en ayant le respect de l’autre. Il serait enfin souhaitable que la discussion ne portât pas uniquement sur le scénario, mais aussi sur la technique cinématographique. Car l’art du cinéaste se trouve dans sa manière de nous présenter les différentes scènes par des plans qu’il a longuement étudiés. Si nous ne voulons pas nous pencher sur ces problèmes (prise de vue, emploi du zoom, usage de plongée, du travelling, nécessité d’objectifs d’angle différents, ...) nous laissons s’accumuler des mystères qui pourraient être élucidées par une initiation. Celle-ci nous ferait alors découvrir l’emploi que font les cinéastes de la caméra. Car tout comme l’appareil photo, ce n’est pas une boite magique. Nous pourrions alors affirmer que la prise de vue ne demande pas seulement à l’opérateur de presser sur un bouton.

(CFD 68/69, page 16, texte de Pierre Cazeaux)