L’autorité des églises est frappée de plein fouet par des révolutions internes qui avaient commencé en amont et que Mai 68 a amplifies. L’historien protestant Jean Baubérot rappelle que la première grève dans les facultés protestantes a commencé à Montpellier, le ... 22 mars 1968. dés le début des années 1960, de jeunes protestant se regroupaient autour d’une revue qui prône la libération sexuelle et presse leur Eglise de se dépoussiérer. En juin 1968, une « inter-communion » sauvage réunis des catholiques et protestants dans un temple parisien. Paul Ricœur est l’un des initiateurs : « Il y a des transgressions qui détruisent, d’autres qui, en détruisant, édifient », écrit-il. Le pasteur Georges Casalis fait de l’utopie 68 « le nom d’une spiritualité nouvelle », le lieu « de signes, de rappels et d’échos de l’Evangile » (dans l’hebdomadaire Réforme du 14 mai 68).. Il y a aussi un « gauchisme catholique » qui lit Althusser (Denis Pelletier) et prétend retrouver la saveur des origines chrétiennes dans des « communautés de base » ou autour de figures emblématiques, comme Bernard Besret ou Jean Cardonnel, qui prêche le Carême à... la mutualité sur le thème « Église et révolution ». Le 21 mai, une quinzaine de personnalités catholiques et protestantes (dont Ricœur) lancent un appel commun « la présence des chrétiens à la révolution suppose et requiert la présence de la révolution à l’Eglise . »

L’appel de Ricœur a-t-il fait débat au Collège Cévenol ? Aux « grands » d’alors de nous le dire.