Salut montagnes bien aimées,
Pays sacré de nos aïeux.
Vos vertes cimes sont semées,
De leurs souvenirs glorieux.
Élevez vos têtes chenues
Espérou, Bougès, Aigoual.
De leur gloire qui monte aux nues,
Vous n’êtes que le piédestal.

Refrain
Esprit qui les fit vivre,
Anime leurs enfants
Anime leurs enfants
Pour qu’ils sachent les suivre.

Redites nous, grottes profondes,
L’écho de leurs chants d’autrefois ;
Et vous torrents, qui, dans vos ondes,
Emportiez le bruit de leur voix.
Les uns, traqués de cime en cimes,
En vrais lions surent lutter ;
D’autres - ceux-là furent sublimes -
Surent mourir sans résister.

Refrain

O vétérans de nos vallées,
Vieux châtaigniers aux bras tordus,
Les cris des mères désolées,
Vous seuls les avez entendus.
Suspendus aux flancs des collines,
Vous seul savez que d’ossements
Dorment là-bas dans les ravines,
Jusqu’au grand jour des jugements.

Refrain

Dans quel granit, ô mes Cévennes,
Fut taillé ce peuple vainqueur ?
Quel sang avaient ils dans les veines
Quel amour avaient ils au coeur ? 
L’Esprit de Christ était la vie
De ces pâtres émancipés,
Et dans le sang qui purifie
Leurs courages étaient trempés.

Refrain

Cévenols, le Dieu de nos pères
N’est-il pas notre Dieu toujours ?
Servons-le dans les jours prospères
Comme ils firent aux mauvais jours;
Et, vaillants comme ils surent l’être,
Nourris comme eux du pain des forts,
Donnons notre vie à ce Maître
Pour lequel nos aïeux sont morts.

Refrain
Esprit qui les fit vivre,
Anime leurs enfants
Anime leurs enfants
Pour qu’ils sachent les suivre.