Cet alsacien nous terrorisait, nous, les petits. Capable de dégainer sa ceinture de cuir pour en menacer virilement les élèves chahuteurs pris au hasard. Je me souviens l’avoir vu « catapulter » un élève hors du réfectoire. Effrayant. Pour moi, encore enfant, c’était un peu l’image de « l’ogre ».

J’ai trouvé sur le net cette description d’un Henri Mayer qui ressemble tellement à celui du Collège Cévenol que cela ne peut-être que le même. Qu’il soit passé de « maître d’internat » en 69 à principal de collège en 72 semble plausible.

Le premier principal du collège Raymond Vergès s’appelait Henri Mayer. Très strict, il n’admettait aucun retard. Élèves comme professeurs avaient intérêt à être à l’heure ! Il les attendait à l’entrée avec deux montres, une à chaque bras, l’une indiquait l’heure du collège, et l’autre indiquait l’heure donnée par RFO et ce afin de couper court à tout argument du style : « votre heure n’est pas la bonne», « elle avance », « nous, on a l’heure de RFO », « Il est exactement… ». D’emblée, on était dans l’ambiance. Strict sur les horaires, il l’était aussi sur l’assiduité. Malheur à celui qui osait « bâcher » car son passe temps favori était de sillonner les rues aux abords de l’école pour dépister les adeptes de l’école buissonnière et il les ramenait manu militari au collège. Il fallait filer doux… Méfiant, il rasait les murs et épiait ce qui se passait dans les cours. Impossible de faire semblant ou de « tourister ». C’était son côté détestable. L’ambiance était souvent électrique néanmoins le collège fonctionnait et donnait d’excellents résultats mais au prix d’une rigidité quasi militaire. Pour lui « la baguette » il n’y avait que cela de vrai ! C’était il y a 30 ans. Hormis cela c’était un homme sincère, honnête et humain malgré tout et qui soignait tout avec la tisane « ayapana ». Au moindre malaise il accourrait avec sa tisane miracle. C’était un homme sensible qui a donné beaucoup de relief au collège. Il avait aussi le sens de la fête. Les anciens se souviennent encore des dîners dansants de fin d’année où le « méchant » … se « lâchait ». Mr Mayer parti à la retraite, le collège retrouva un calme plat avec M. Benazet.