En arrivant au village, il y avait un petit bazar sur le trottoir de gauche. C’était le lieu où l’on pouvait autant se réapprovisionner en fourniture d’internat ou en plus ludique pour tout le reste (pétards, gadgets). Je ne partageais pas l’engouement des élèves qui abusaient honteusement de l’âge avancé des tenanciers pour rapiner à plusieurs. Certes, ils étaient râleurs et suspicieux certes (tant de gamins ayant fait main basse sur leur étal !) mais impotents et bernables. Je n’ai jamais voulu m’associer à eux. C’était "trop facile". Injuste et sans gloire. Un abus de puissance sur personne faible.

Je ne me souviens plus si les pétards d’alors étaient déjà chinois. Ils étaient rouges et cartonnés. Il n’ y en avait que de deux sortes. Les "normals", par paquet de 10. Et les "géants", par paquet de 5, je crois. Très chers. Nous achetions aussi du fluide glacial, du poil à gratter, de l’encre à tacher, et tant d’autres de ses bêtises niaises qui font la joie de cet age.