Petites et grandes histoires du Collège Cévenol

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1 Feb 2010 12:30

Je photographie Tom ce Vendredi de printemps 1962 ..... j'ai fait d'autres photos de ce cours d'anglais en plein air, nous sommes en seconde je pense.

Quand l'humidité des longs mois d'hiver sous la neige commençait à s'échapper du sol,

que les premiers rayons du soleil traversaient les pins sous le batisco, il arrivait à Tom de nous inviter à aller travailler en pleine nature pour réveiller nos corps et nos esprits engourdis par l'hiver. Bonheur !
Mais il ne fallait pas s'y tromper, cela ne signifiait pas relachement. Travail exigé de rigueur.
Aujourd'hui, je ressens Tom comme un être un peu hors du commun, une main de fer dans un gant de velours, une attitude bienveillante mais aussi un regard sévère, un large rire mais une grande colère, une attention, une compréhension charmante mais une fermeté sans faille avec les élèves. Plus tard, derrière son large sourire, une dignité hors du commun, une souffrance qui se tait ... excepté la veille de sa mort, lors de notre dernier échange au téléphone, tandis que je lui demandais d'évoquer le paysage du dehors et celui de son être intérieur, il me dit: "tu sais je suis tout seul ......" et il partit sans faire de bruit.
Et c'est dans le cimetière habillé tout de blanc, que nous sommes venus dire adieu à notre géant noir , qui incarnait à l'époque pour nous adolescents notre rêve américain.

Chagrin.  florence.

Florence Child-Toulmond